L’écriture est si ancienne, le papier est tellement présent autour de nous, qu’on finit par oublier que le papier « moderne » tel que nous le connaissons, à base de fibres de cellulose, ne date que des années 1850 : il a tout juste deux siècles !

A l’échelle de l’histoire de l’humanité, c’est très peu finalement !

Bien que « moderne » et omniprésent, le papier reste un mystère pour beaucoup de gens. Qu’il soit dans leur boîte aux lettres, sous forme de dossiers dans leur bureau… ou à leur table de peinture ou de scrapbooking.

Je me rappelle un de mes élèves me disant fièrement : « ah j’ai fait une bonne affaire, j’ai acheté une ramette : non seulement elle est moins chère, mais en plus elle est bien plus épaisse ! ».

Il a été tout surpris de me voir faire la moue …

En fait, la bonne question à se poser, est de savoir quels sont les différents types de papiers.

Il n’y a pas de bons ou de mauvais papiers, mais de bons et de mauvais usages de ces papiers.

Cet article a pour but de vous aider à différentier les différents types de papiers et leurs usages.

La pâte à papier

Les papiers aquarelle sont fabriqués plutôt à partir de fibres naturelles très absorbantes telles que le coton.

Les papiers dits « d’imprimerie » sont plutôt fabriqués à base de cellulose – constituant principal du bois. Quelque part, le papier cellulosique, c’est un peu comme du « bois recyclé ». En effet, on utilise les petits arbres d’élagage et les « chutes » de bois à meubles à fibre longue comme le sapin pour le fabriquer.

les usages du bois dans l'industrie — les usages du bois dans l’industrie

La fabrication du papier :

Le principe est le même que la fabrication du papier à la main à l’aide de tamis :

Dans l’industrie, la pâte à papier est étendue sur une toile de tamisage sans fin, égouttée et pressée à chaud. Ceci permet d’obtenir des rouleaux de grande longueur.

Le papier aquarelle :

A base de coton, à la main on aide au séchage avec une éponge en pressant bien fort. Industriellement on utilise un feutre absorbant. C’est la texture du feutre qui s’imprime sur le papier aquarelle qui lui donne son grain si particulier au toucher.

On obtient ainsi un papier poreux, qui absorbe bien l’eau…. Hélas, il boit aussi la peinture ce qui donne à l’œuvre un rendu plus « terne ». Toutefois, si les fibres sont suffisamment serrées, ce qui est le cas des papiers haut de gamme, l’aquarelle s’étale mieux sur ces papiers, permettant aux pigments de rester en surface pour un rendu plus « lumineux ».

Le papier offset (non-couché)

A base de cellulose, très répandu pour l’impression de documents en bureautique, ce papier, bien que généralement blanchi, ne reçoit aucun traitement à la surface. Son aspect est ainsi légèrement irrégulier et poreux et il n’a pas le toucher doux du papier couché.
Il absorbe facilement l’encre d’impression ce qui rend habituellement les couleurs plus « ternes ».

Le papier couché

Également à base de cellulose, à l’inverse du papier offset, le papier couché de haute qualité présente un aspect lisse grâce à un traitement sur la surface. Il possède une grande imprimabilité qui lui confère un excellent rendu des couleurs qui restent de ce fait en surface. Son ennemi public n°1… c’est l’eau.

Il existe trois types de finitions du papier couché : brillant, satiné, mat.

On l’utilise aussi pour des finitions spéciales avec des vernis ou pelliculages comme pour le papier photo par exemple. C’est aussi le cas du DCP.

Pour appliquer les différentes couches, le papier passe plusieurs fois entre les rouleaux :

1 – papier
2 – couche d’égalisation
3 – couche de lissage

Ainsi à grammage égal, le papier couché est bien moins épais que le papier offset. Evidemment, il est bien plus cher, ce qui peut donner l’idée fausse que vous n’en n’avez pas pour votre argent !

Les usages recommandés pour les différents types de papiers

Maintenant que vous connaissez la composition et la fabrication des papiers, il est possible d’en déduire les usages recommandés.

Le papier aquarelle

Le papier dit « aquarelle », de par sa porosité, est recommandé pour … l’aquarelle évidemment, mais aussi pour toutes sortes d’usages à base d’eau, comme le travail des encres à l’eau par exemple, le marbling etc… On le recommande alors en fort grammage, au moins 200 g/m² pour éviter qu’il ne gondole. Sans quoi il faut le passer sous presse après usage.

Comme il n’est pas compressé par les passages répétés des rouleaux lors de sa fabrication, il est plus « élastique ». Ainsi, dans ses faibles grammages, il est également prisé pour le gaufrage ou l’embossage, à sec ou à l’eau, manuel ou machine.

Le papier offset

Ce papier non couché ou papier offset est recommandé pour les usages à écriture manuelle (agendas, papier à lettres, enveloppes). Cela en fait un papier idéal pour le bullet journal.

Il est évidemment surtout utilisé pour les imprimés administratifs, les livres dans lesquels il y a peu d’images (livres de poche), ou les prospectus car il bénéficie d’un bon rapport qualité/prix.

Les machines de coupe « à lame » n’aiment pas beaucoup le papier offset : d’une par il laisse des « pelures » sur les tapis de coupe, et d’autre part, la lame peine voire déchire le papier à cause de ses irrégularités.

Le papier de création

Ce papier donne de l’originalité à vos créations grâce un toucher texturé et une apparence spécifique, avec un effet raffiné et élégant. Il en existe plusieurs : vélin, toilé, vergé, métallisé, irisé… La marque la plus connue en France est probablement « Pollen ».

Je mets également les papiers Trophée, papiers teintés dans la masse, parmi ces papiers dits de « création.

Le papier kraft

Le papier kraft est un papier reconnaissable à sa couleur brune qui signifie qu’il n’a reçu aucun traitement. Le papier kraft est utilisé pour des enveloppes, des emballages ou encore des sacs. Son nom lui vient du mot allemand « Kraft » qui signifie fort, costaud. En effet, il doit sa résistance exceptionnelle à sa composition à base de fibres de chanvre. Ainsi ce papier est 100% naturel et biodégradable.

Le papier couché

Le papier couché est utilisé pour l’impression de photos, de magazines, de catalogues, de cartes postales, de flyers, de brochures, d’emballage, de packaging et d’autres supports marketing qui doivent avoir un rendu des couleurs brillant et éclatant.

Il existe 3 types de finitions pour le papier couché :

Brillante : le papier est souple et brillant. Il est utilisé pour les catalogues, magazines, calendriers, affiches, flyers comportant de nombreuses photos et peu de textes.
Satinée : très courant, il est surtout utilisé pour des documents de communication. La lisibilité des textes est meilleure que sur la finition brillante du fait de moins de reflets.
Mate : la surface du papier est brute et rugueuse.
Son usage est réservé aux ouvrages d’art et haut de gamme.

Bien d’autres types de papier…

Il n’est pas possible dans cet article de tout écrire sur « les » papiers, il y en a tant !

Pour approfondir le sujet je vous suggère cette page wiki.

Vous y trouverez des liens vers les types de papier comme le papier calque, le papier carbone …

Je trouve qu’il manque les explications sur certains papiers spéciaux comme les papiers pour ciselage (papiers Pergamano), mais c’est déjà très complet.

Il y aurait également beaucoup à dire sur les papiers pour Origami qui ne sont pas tous cités.

En conclusion

Si on revient à ma petite histoire du début sur la ramette de papier de mon élève : un bon papier pour un ingénieur papier comme moi, c’est un papier couché – un papier qui résistera aux pliages répétés. A poids égal, je prendrai donc forcément pour cet usage la ramette la mois épaisse .. et probablement la plus chère, surtout si je veux faire un pop-up en couleur ! D’où ma réaction dubitative.

Mais pour les papiers colorés / imprimés, un autre article spécifique est à paraitre.

Synthèse

Types de papiers	Usages	Avis	Exemples
Papier aquarelle faible grammage	Gaufrage à sec, humide, main ou machine	Ce papier se travaille très bien à l’eau	Fleurs mises en forme à l’eau
Papier aquarelle fort grammage	Spécialement conçu pour l’aquarelle ou les encres (tous produits à l’eau).	On obtient des teintes plus douces. Mais en le travaillant humide, on peut obtenir des teintes plus vives. Relativement onéreux pour un produit de bonne qualité.	Marque-pages aquarellés – pastel et vif
Papier offset	Impressions bureautiques courantes, Ecriture à la main, bullet journal ou bujo	Attractif pour son petit prix. Coloriage à sec avec crayons de couleur par exemple. Eviter les feutres à alcool qui vont traverser le papier.	Exemples de bullet journal à décorer
Papier couché	Idéal pour les impressions couleur (dont LASER). Résiste bien aux plis. Craint l’eau.	Ne pas aquareller. Travailler aux feutres à alcool ou aux encres à solvant. Résiste bien aux plis, donc idéal pour le pop-up.	Exemple de carte pop-up colorié aux feutres à alcool
Papier photo	Idéal pour imprimer les photos. L’eau glisse dessus. Un peu plus cher …	Peut se travailler aux encres à alcool, à l’encaustique etc… Ne pas plier !	Exemple de carte à l’encaustique sur papier photo

NB : Cet article ne concerne pas les papiers spéciaux, adhésifs ou magnétiques par exemple.

Les finitions, les papiers colorés et imprimés, sont détaillés dans un autre article.

Cet article ne concerne pas non plus les cartons.

Remerciements :

Je remercie tous les sites en lien à partir de mon article qui m’ont permis de rédiger cette synthèse.

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